La charte des adhérents


Autour d’une charte et d'un manifeste, nous nous rassemblons
pour faire entendre notre voix et défendre nos intérêts communs.

La raison d'être de la Fédération


La Fédération rassemble des femmes et des hommes qui sont animés par le même désir de développer un modèle d’habitat inclusif où l’humain et le projet de vie sociale et partagée sont au cœur des actions produites. Conformément à la définition de l'habitat inclusif ( art Loi ELAN), pour être membre de la fédération, les habitats doivent être des maisons partagées, accompagnées et activement insérées dans leur environnement local.

1. Un modèle d’habitat inclusif où l’humain, la liberté de choix et le projet de vie sociale et partagée sont au cœur des actions produites


La maison partagée et accompagnée 

Extraits du rapport de la mission Denis Piveteau - Jacques Wolfrom, juin 2020

L’habitat inclusif, c’est-à-dire « accompagné, partagé et inséré dans la vie locale, [...] a pour projet de permettre de ‘‘vivre chez soi sans être seul’’, en organisant, dans des logements ordinaires aménagés à cette fin, regroupés en unités de petite taille, [...], sécurisés en services, et ouvertes sur l’extérieur. [...] Ces formes d’habitat comportent en conséquence ce que chacun est en droit d’attendre d’un logement, dans sa dimension d’intimité privative comme en termes de liberté d’aller et venir, de centralité, d’accès aux services, aux commerces, aux transports... Les personnes, vulnérables ou non, qui font ce choix sont ainsi en mesure de participer naturellement à la vie sociale. ».

La Maison Partagée s’articule autour de deux notions fondamentales et indissociables. La première, d’ordre social, se définit par le souhait de ses habitants de vivre ensemble autour d’un projet commun. La seconde, qui relève de l’habitat lui-même, se traduit par la mise en place d’espaces de vie individuelle associés à des espaces de vie partagée, dans un environnement adapté et sécurisé.

L’humain, au cœur des Maisons Partagées, détermine toutes les actions produites et doit rester la motivation première qui anime chaque projet. Les membres de la Fédération, bien que portant des projets uniques, se retrouvent sur un socle de valeurs communes, prérequis fondamental :

  • le respect et la bienveillance
  •  le partage et l’écoute
  • la gouvernance participative
  • le libre choix des occupants
  • la solidarité et l’entraide
  • la citoyenneté

 Le Porteur de Projet Partagé doit adhérer à la présente charte. Son engagement est avant tout humain ; il doit être personnellement investi dans la Maison Partagée. Son implication dans la vie et la coordination au quotidien de l’habitat est une condition sine qua non à entrepreneuriat social et indépendant défendu par la Fédération.

 Les membres du collège des maisons ouverte doivent être des habitats indépendants jusqu'à 4 maisons en gestion directe par porteur de projet. Pour autant, une maison de réseau franchisée peut être membre de ce collège, à condition que la personne morale exploitante soit distincte du réseau auquel elle fait partie et bénéficie d'une réelle indépendance et autonomie dans la mise en œuvre quotidienne du vive ensemble et du libre choix des occupants de la maison.

 Afin de garantir une cohérence entre les membres et une indépendance de gouvernance il est proposé aux gestionnaires de plus de 4 habitats et aux réseaux d'habitat partagés d'intégrer la fédération au travers du collège des partenaires. Même si la fédération est en priorité orientée pour une entraide entre petits porteurs de projet, elle se fait une joie de pouvoir collaborer au bien commun avec des porteurs de projet de plus grande taille partageant les mêmes valeurs qu'elle.

 L’habitat inclusif est un projet global constitué de plusieurs éléments : le logement et son environnement, le projet de vie sociale et partagée et ses partenaires, et bien évidemment les séniors, au cœur du dispositif.


Le logement 

La maison destinée à accueillir les séniors doit répondre à plusieurs critères.

Son emplacement, au cœur d’une commune ou d’un quartier, facilité l’accès aux commerces, aux transports, aux services publiques, sociaux, médico-sociaux et sanitaires, et aux espaces culturels. Il permet une participation sociale et citoyenne des séniors et limite ainsi le risque d’isolement.

Son agencement doit associer des espaces privatifs et des espaces partagés et favoriser le « vivre ensemble

». Les divers aménagements, bien que ne répondant pas à des normes prédéfinies, sont étudiés pour répondre aux besoins spécifiques des séniors. Pour ne pas entraver leur autonomie, seront donc pris en compte l’accessibilité, l’aisance de circulation et la luminosité. Tout doit être mis en œuvre pour simplifier les actes de la vie quotidienne.

Que ce soit dans ses espaces privatifs ou ses espaces partagés, le logement destiné à accueillir les séniors doit être sain, propre et garantir d’une hygiène irréprochable. Les matériaux et notamment les revêtements et les textiles seront donc choisis en prévision de l’entretien.

Chaleureux et accueillant, cet espace doit évoquer à ses habitants une maison de famille, dans laquelle il fait bon vivre. Décorée avec soin, la Maison Partagée respire le bien-être et se distingue en tous points des hébergements institutionnels et sanitaires.



  Le projet de vie sociale et partagée 

Le porteur de la Maison Partagée accompagne les séniors dans l’élaboration du projet de vie sociale et partagée. Il veille à ce que chacun participe, à ce que les souhaits de tous soient entendus et consignés et s’assure de sa faisabilité en prenant notamment en compte les contraintes de perte d’autonomie liée à l’âge et à l’environnement du logement.

Ce projet est amené à évoluer pour répondre aux attentes et aux besoins des séniors qui évoluent sur le long terme. Il peut aussi être remanié, en concertation avec l’ensemble des habitants et du porteur de l’habitat inclusif, à l’arrivée d’un nouveau sénior. Le porteur de projet assiste les séniors des habitats inclusifs indépendants dans la réflexion sur leur projet de vie sociale et partagée.

Destinées à l’ensemble des habitants de la Maisons Partagée et répondant à leurs souhaits, les actions mises en place peuvent être de différentes natures. Il peut s’agir d’activités de convivialité, sportives, ludiques ou culturelles, effectuées au sein ou à l’extérieur de l’habitat inclusif. Le porteur de l’habitat inclusif s’appuie sur un ou plusieurs professionnels pour mettre en œuvre le projet de vie sociale et partagée des habitants et favoriser la dynamique collective. Il organise des partenariats avec l’ensemble des acteurs concourant à sa mise en œuvre, notamment avec les professionnels d’opérateurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires, avec les acteurs locaux et associatifs ainsi qu’avec les proches aidants dans le respect du libre choix de la personne. Il doit également veiller à ce que les locaux soient adaptés au projet et mobiliser les ressources externes dans le cadre des partenariats.

 Le porteur de projet partagé réalise ou supervise la mise en œuvre de l’animation de la vie quotidienne de l’habitat inclusif. En tant que coordinateur de l’habitat, il est garant du mode de vie en colocation qu’il propose. A ce titre, il doit s’assurer que chaque sénior trouve sa place, s’approprie la notion de vivre ensemble et fasse réellement partie du collectif. Il doit aussi jouer un rôle de régulateur pour veiller au bien être de chacun et pour s’assurer que le Projet de Vie Sociale et Partagée est respecté.

 Afin de garantir la pleine liberté des choix des occupants, la fédération préconise que le projet de vie sociale et partagée soit complété par une charte de vie sociale et partagée. Celle-ci instaure un conseil de maison et précise que la gouvernance de l’habitat appartient aux occupants. Ainsi, annuellement, les occupants pourront redéfinir l’amplitude des services partagés au sein de l’habitat, du prestataire de ces services et du tarif horaire.

Les plaisirs de la table occupent une place essentielle dans la vie de la Maison Partagée. Les menus et les repas sont concoctés avec le plus grand soin.

Dans un esprit participatif et familial, les séniors intéressés sont associés à la préparation des plats, une belle occasion de partager un moment convivial en cuisine, tout en leur permettant de se sentir investis et utiles. Il en va de même pour l'élaboration des menus, qui constitue un moment d'échanges important : les goûts de chacun sont respectés, les envies considérées avec attention.

La cuisine proposée dans les Maisons Partagées est une cuisine traditionnelle, qui s'inspire des us et coutumes locales. Les spécialités du Nord ne sont pas les mêmes que celles des Bouches du Rhône par exemple, il est donc impossible d'appliquer un menu type, déconnecté des particularités culinaires de nos belles régions. Les repas servis respectent les différents régimes alimentaires et doivent être équilibrés, pour répondre aux besoins nutritionnels des séniors. La sélection toujours qualitative des produits tient compte des saisons et des circuits les plus courts possibles.

 Les Maisons Partagées, lorsqu'elles sont à taille familiale comme nous le défendons à la Fédération, permettent une vie chaleureuse et un accompagnement sur-mesure. La maîtresse ou le maître de maison joue un rôle primordial dans la mesure où il fédère la maisonnée et organise les temps partagés : repas, conversations, jeux, activités, visites... Pour le bien-être de tous, chaque sénior bénéficie d'une attention particulière et la maîtresse ou le maître de maison est à l'écoute de ses besoins mais également de ses envies. Cette proximité bienveillante constitue à la fois la particularité et la force de nos maisons à taille humaine, et garantie l'art du bien vieillir !

 Les porteurs de projet, membres de la Fédération, prennent l'engagement d'une haute qualité de service avec des profits raisonnables, en ne réduisant pas la qualité de l'accompagnement de la personne âgée à la faveur de bénéfices supplémentaires.


Les habitants 

La Maison Partagée est destinée aux séniors de plus de 65 ans qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode de vie en colocation. « Être chez soi, sans être seul ». Les habitants disposent de leur espace de vie individuel et partagent des temps, des espaces de vie communs et des services avec les autres habitants, notamment les services utiles à leur projet de vie sociale et partagée.

 

La maison partagée doit être un logement qui doit rester à taille humaine dans une logique domiciliaire, garantie d'une qualité de vie partagée optimum en assurant à chaque sénior l'attention dont'il a besoin. Cette taille humaine est également garant d'une certaine cohérence au sein du collectif qu'est la fédération. Ce sentiment de maison à taille humaine est indispensable à l'esprit de famille, non institutionnel, de la maison partagée. Au quotidien, il assure à chaque sénior le temps nécessaire au bien vieillir : « Prendre le temps » est essentiel pour se sentir à sa place et pour se sentir considéré avec bienveillance. Ce seuil garantit le respect des rythmes de chacun, permet les échanges quotidiens, et conditionne le partage et l’écoute !

 Le porteur de projet doit être dans une démarche humaniste avec un réel projet de vie social et partagé axé sur une démarche la plus participative possible en fonction des envies et capacités restantes des occupants et comprenant une totale garantie d'expression du libre choix de occupants. L'important n'est pas la tant la taille de l'habitat que la façon d'habiter le lieux et comment le porteur de projet impulse un vivre ensemble dynamique et participatif.

 Comme dans tout logement ordinaire, les habitants en perte d’autonomie peuvent solliciter ou continuer à bénéficier d’un accompagnement individualisé pour le soutien à l’autonomie. Cet accompagnement est assuré par l’intervention des services sociaux, médico-sociaux et sanitaires, selon le plan d’aide personnalisé qui leur est propre. Les porteurs de projets doivent veiller à ne pas basculer vers un niveau de dépendance trop important qui pourrait entraîner une requalification de leur habitat en établissement médico-social ou en ERP ( et notamment les projets comprenant une garde malade de nuit systématique).

 Chaque Maison Partagée est unique et le projet de vie qui en émane peut comporter des spécificités. Quel que soit la configuration de la Maison Partagée, les séniors et leur bien-être restent les seuls moteurs des choix et des actions produites.

 -   la dimension intergénérationnelle : la colocation peut s’ouvrir à des jeunes ou des actifs, animés par la volonté de partager la vie des séniors. Après s’être présenté et avoir passé du temps avec les personnes âgées (activité, animation, repas…), si l’aspirant colocataire reçoit l’aval de toutes les parties (personnes âgées, maître ou maîtresse de maison, porteur de projet), il peut intégrer le logement sous réserve d’en accepter le règlement intérieur et le projet de vie sociale et partagée.

 -   l’accueil temporaire : il concerne d’une part les personnes âgées qui souhaitent intégrer la Maison Partagée pour une période donnée mais qui conserve leur logement comme résidence principale. D’autre part, il peut s’agir d’un espace d’hébergement pour les proches des colocataires.


2. Rassembler des femmes et des hommes qui sont animés par le même désir de développer ce modèle d'habitat inclusif


Fédérer les Maisons Partagées Indépendantes 

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! »

Ce vieil adage africain illustre parfaitement la philosophie de la Fédération.

Avoir pour projet de créer une Maison Partagée ou la faire vivre peut paraître insurmontable, tant le route est longue et semée d’embûches. Au cours de ce périple, le porteur de projet traverse des moments de solitude et découragement. Les projets de Maisons Partagées fleurissent sur l’ensemble du territoire et notre but est de fédérer ces initiatives, pour l’instant isolées, autour d’une charte commune.

Pour leur donner davantage de visibilité, la Fédération propose de créer de la représentativité en recensant les Maisons Partagées indépendantes correspondant aux valeurs consignées dans la présente charte. Un annuaire des Maisons de la Fédération permet une localisation aisée de chaque habitat.

La fédération n’est ni un label, ni une franchise. Elle peut produire des préconisations, mais celles-ci ne sont pas impératives. Chaque maison partagée reste libre de son organisation et de ses choix éthiques ou stratégiques.

La vie de la Maison Partagée peut nous amener à rencontrer des situations inédites, de la résolution de problèmes épineux à la satisfaction de vraies réussites. Le partage de ces expériences du quotidien et des pratiques éprouvées profite à l’ensemble des membres de la Fédération. Dans la même veine et lorsque cela est possible, il est proposé de mutualiser les outils et les moyens.

La Fédération se propose de répertorier les difficultés de terrain et de faciliter leur audience auprès des diverses parties prenantes et institutions de l’habitat inclusif. Il en va par exemple de l’accompagnement des habitats en vue de l’attribution de l’aide à la vie partagée (AVP) destinée à financer le projet de vie sociale et partagée des séniors.


Accompagner la création de Maisons Partagées

L’une des vocations de la Fédération est d'accompagner la création de Maisons Partagées en proposant une prestation de conseil en ingénierie.

Au sein de la Fédération, les adhérents qui le souhaitent, qui ont de l’expérience dans l’ouverture et la gestion quotidienne de leur propre Maison Partagée en exploitation, mais aussi qui justifient de compétences spécifiques dans la gestion de projet et le secteur de la personne âgée, peuvent proposer une prestation de conseil en ingénierie en tant que consultant.

Une charte des consultants encadre les relations entre les consultants, la FMPS et les porteurs de projet accompagnés.



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